Portrait de Yasmine Touafek

De l’Algérie à la Gaspésie : entretien avec Yasmine Touafek

Originaire de la ville animée de Sétif, en Algérie, Yasmine Touafek est arrivée en Gaspésie en décembre 2018. Après une période d’adaptation à la froideur et au calme de l’hiver dans la péninsule, elle a développé un grand attachement pour la région, où elle croit bien être établie pour de bon.

Bien qu’elle ait connu la neige dans son pays natal, Yasmine raconte avoir été surprise par la quantité de neige qui recouvrait le paysage gaspésien lorsqu’elle y a mis les pieds. « Je suis arrivée en plein hiver, et c’était vraiment un hiver rude. J’ai eu ma dose de neige; rien ne me fait peur, maintenant! », dit-elle en riant. Elle en est d’ailleurs venue à apprécier la saison froide. « C’est ce que je dis toujours aux nouveaux arrivants : il faut le vivre, l’hiver! Il faut faire des activités. Je patine. Je fais du ski de fond, de la raquette. Du fatbike parce que j’adore faire du vélo. Si on ne fait rien, ça va être long! » Elle décrit d’ailleurs joliment la région couverte de neige : « c’est comme si on était dans un grand gâteau ».

L’accueil qui relie la Gaspésie à l’Algérie

Habituée à rencontrer des connaissances lors de ses sorties dans son pays natal, Yasmine a trouvé difficile, au départ, de ne connaître personne dans la région. Toutefois, l’accueil qu’elle a reçu de la part des Gaspésiens a facilité son installation. « C’est un peuple accueillant. » Elle y voit d’ailleurs des ressemblances avec les Algériens. « La mentalité des gens, l’accueil relient l’Algérie et la Gaspésie. [En Algérie], on n’hésite pas à parler à l’autre. C’est comme ici. Là où tu vas, il y a toujours quelqu’un qui te parle. Les gens, les relations de voisinage, l’accueil et l’aspect chaleureux des gens : le Maghreb, c’est connu pour ça! »

De belles rencontres ont aussi facilité son intégration. « En arrivant ici, on est tombés sur une famille d’origine algérienne qui nous a accueillis, qui nous invitait, et à travers laquelle on a rencontré d’autres personnes. » Yasmine a aussi participé à des activités pour les nouveaux arrivants. « Le souper interculturel, je le recommande à toutes les personnes qui arrivent ici. C’est un grand événement! J’y ai fait plein d’autres connaissances. »

Le défi de l’accent et du vocabulaire

Même si Yasmine parlait déjà très bien le français à son arrivée, l’accent gaspésien a été un défi au départ. « Au début, j’avais vraiment du mal à comprendre, par exemple, les personnes âgées », raconte-t-elle. « Parfois, le cerveau nous amène à entendre une autre phrase ou autre chose. Je me suis amusée à faire une liste avec des nouveaux mots qui n’existent pas dans mon vocabulaire, comme arsoudre et char (avec un gros â!) », confie-t-elle avec le sourire.

Depuis l’arrivée de Yasmine, plusieurs personnes de la région lui posent des questions sur son établissement, auxquelles elle accepte de répondre avec plaisir. « Je trouve que c’est de la bonne curiosité. Ça se voit que je viens de l’étranger. [Les gens] posent des questions : pourquoi vous êtes venue ici? Qu’est-ce que vous aimez ici? » Le fait de répondre à ce genre de questions ouvre le dialogue. « Ça ne devrait pas gêner le monde qui arrive. »

Résidente de Pabos, Yasmine est à l’emploi du Centre de santé et de services sociaux de la Gaspésie depuis un an dans le domaine de l’administration. Et si elle a appris à apprécier l’hiver, elle aime aussi beaucoup la saison estivale. « L’été, je profite de la mer. J’habite juste à côté. » Selon elle, hiver comme été, « la Gaspésie, c’est des images de carte postale! »

À propos de l’Algérie

L’Algérie est un pays de l’Afrique bordé, au nord, par la mer Méditerranée. Sa capitale, Alger, se trouve sur la côte. Le pays compte un intérieur désertique, le Sahara algérien, qui s’étend sur près de 90 % de sa superficie.

En juillet 2022, l’Algérie, une ancienne colonie française, célèbre le 60e anniversaire de son indépendance. Sa souveraineté a été reconnue par la France en 1962 à l’issue d’une guerre d’’indépendance de huit années qui a fait de nombreuses victimes.