Portrait d’Isaac Ngamatam

Du Cameroun à la Gaspésie : entretien avec Isaac Ngamatam

Originaire de Douala, la capitale économique du Cameroun, en Afrique centrale, Isaac Ngamatam a emménagé en Gaspésie il y a un peu plus d’un an. Établi à Port-Daniel–Gascons depuis mai 2021, il se plaît de plus en plus à habiter la région, où il prend part à de nombreuses activités qui l’ont aidé à se constituer un réseau.

Après avoir étudié en exploitation minière au Cameroun, Isaac rejoint son frère à Montréal en 2019. Souhaitant ensuite demeurer au pays, il s’inscrit au DEC en technologie minière au Collège communautaire du Nouveau-Brunswick. Pour trouver un emploi, il élargit son territoire de recherche. « J’ai eu une offre d’emploi au Québec », affirme Isaac, plus précisément chez EPC Canada, en Gaspésie. Avant de l’accepter, il fait des recherches sur le Web à propos de la région. « La première chose qui m’a frappé, c’est le tourisme, le rocher Percé. Je n’en avais jamais entendu parler avant. J’ai dit : let’s go pour l’aventure! »

Isaac s’installe donc en Gaspésie pour occuper un emploi en dynamitage et forage à la cimenterie de Port-Daniel–Gascons. À son arrivée, il a un contact très positif avec les Gaspésiens. « Les gens sont très accueillants, ici. J’ai été beaucoup surpris par l’hospitalité. Avec mes collègues au travail, je me suis senti comme chez moi! » Pour lui, la péninsule est à la fois apaisante et effervescente. « J’aime le fait que c’est calme… J’adore cette tranquillité-là. » En même temps, c’est « très touristique. Il y a pas mal d’endroits à visiter. » Par rapport à Douala, « la Gaspésie a plus accès à l’océan, mentionne Isaac. Vous avez beaucoup de plages. Et il y a plus de bruit, de monde [à Douala]. Il n’y a pas cette tranquillité qu’on a ici en Gaspésie. »

Isaac sur son lieu de travail, en Gaspésie

Le nouvel arrivant a été surpris de constater l’ampleur de la fierté gaspésienne chez les habitants de la région. « Il y a cette fierté-là qu’on retrouve chez les Gaspésiens, qui sont fiers d’être Gaspésiens avant d’être Québécois. » Il aime aussi le ton, la tonalité lorsque les gens de la région s’expriment, et chez les Québécois en général.

 

Des rencontres qui font toute la différence

Si Isaac commence à avoir un bon réseau en Gaspésie, ses premiers mois ont été plus difficiles sur le plan social. Avec les restrictions dues à la pandémie de COVID-19, les occasions de rencontres se faisaient rares. Lorsque le SANA a recommencé ses activités, qui ont lieu une ou deux fois par mois, il y a pris part avec enthousiasme. « Quand je peux, j’y vais. Je réponds toujours présent! »

Isaac insiste sur l’importance d’éviter de rester dans la solitude et de participer aux activités pour les nouveaux arrivants. « Ça m’a beaucoup aidé, le SANA. Tu rencontres des gens et tu te fais des amis. Ça a été vraiment important dans mon intégration ici! » Il n’a pas encore pris la décision de rester en Gaspésie, mais l’idée fait son chemin. « Je commence à m’y plaire! Je songe peut-être à avoir une maison… »

Qu’aimerait-il retrouver de son pays natal? « La bouffe, ça me manque! » Il profite d’ailleurs de ses passages à Montréal pour faire des provisions dans des épiceries spécialisées. Également, grâce au SANA, Isaac rencontré des Camerounais qui habitent à Gaspé et qu’il côtoie à l’occasion. Des Marocains et des « locaux » de Gaspé se joignent aussi à eux pour faire des petits partys avec de la nourriture typique. « Ils osent découvrir notre culture! »