Portrait d’Emma Buckley

De l’Australie à la Gaspésie : entretien avec Emma Buckley

Il y a 14 ans, Emma Buckley prenait son premier vol pour Montréal depuis l’Australie. « J’ai toujours été attirée par le Québec, l’anglais, le français, l’attention donnée à la culture », affirme-t-elle. Elle travaille à l’université McGill deux ans, regagne brièvement l’Australie, puis revient à Montréal en 2010 pour les vacances. Sur les recommandations d’une amie, elle se rend à Percé, où elle rencontre Xavier, boulanger-propriétaire du Fournand. Et une grande aventure se trame.

 

Xavier et Emma au Mont Sainte-Anne, à Percé

De retour en Australie, elle garde le contact avec Xavier. En 2012, sa relation avec lui, mais aussi son amour pour le Québec, l’incite à y emménager. « C’est une place unique! », fait-elle valoir. « J’y ai rencontré des gens intéressants pour leurs idées. » Selon elle, l’enseignement de la philosophie au cégep y est pour quelque chose. « Elle donne une façon de penser, de parler des choses que j’aime beaucoup. »

 

Lorsqu’elle s’installe à Cap-d’Espoir, en Gaspésie, Emma perçoit un grand changement par rapport à ce qu’elle a vécu à Montréal. « Ma relation avec la Gaspésie s’est développée avec les ans, explique-t-elle. Au commencement, ce n’était pas facile. Je me suis sentie isolée, mais je pense que c’est normal. » Au fil du temps, Emma s’est bâti un réseau. « Maintenant, j’ai trouvé un groupe de méditation. J’écris pour le journal [The Gaspé Spec] en anglais. Je me sens plus impliquée maintenant qu’au commencement. »

 

Emma, qui a étudié en journalisme et en muséologie, a un parcours professionnel diversifié depuis son arrivée. Pendant la saison estivale, elle travaille avec son conjoint à la boulangerie. « Nous avons une petite entreprise, nous sommes très occupés en été. » Hors saison, elle a aussi touché à l’enseignement. « J’ai fait de la suppléance à l’école primaire anglaise à Chandler. J’ai aussi travaillé comme enseignante d’anglais au privé. » Elle est reconnaissante pour ces opportunités que la Gaspésie lui a offertes et qu’elle aurait, selon elle, difficilement pu avoir à Montréal avec son bagage.

 

Apprendre le français

« La langue, c’est pas si facile! », s’exclame Emma, qui parlait uniquement l’anglais à son arrivée. « Au Québec, c’est difficile dans un environnement bilingue d’améliorer une deuxième langue. Il y a assez de monde qui parle anglais, on a beaucoup d’opportunités de parler [cette langue]. »

 

Emma se réjouit d’avoir pu suivre des cours de français en ligne offerts par le gouvernement du Québec. Elle a aussi eu des cours en personne avec de petits groupes de nouveaux arrivants dans la MRC du Rocher-Percé. « Je trouve que c’est nécessaire de travailler sur le français, d’être plus impliqué dans la vie quotidienne avec le monde qui habite ici, mentionne-t-elle. J’aime beaucoup la langue française. Je suis un peu lente avec mon progrès, mais j’ai le sentiment que ça va continuer! »

 

L’hiver en Gaspésie

Emma aime-t-elle l’hiver gaspésien? « Je peux dire un grand oui, grâce au ski! J’ai découvert le ski de fond, le ski hors-piste, il y a quelques ans. On peut en faire juste en face de chez nous, dans le bois. Pour moi, c’était un point tournant pour l’hiver ici. C’est un sport que je n’avais jamais fait avant de venir ici au Québec, et ça me convient beaucoup. »

Emma et sa passion, le ski !

Au-delà du ski, elle affectionne les changements de saison et le feu de bois. « J’aime le côté atmosphérique de l’hiver. » Après cet élan d’enthousiasme pour la froide saison, la Percéenne apporte tout de même un bémol. « Le côté plus difficile : ça prend du temps s’habiller! »